Avec pour terrain de jeu quelques bancs, un escalier aux allures de tribune et une superbe scénographie de papiers pliés, découpés et transformés, Marlene Monteiro Freitas embarque neuf interprètes dans une performance scénique fascinante, aussi excessive qu’incontrôlable. Dans un maelström de métamorphoses et d’hybridations inspirées des fêtes de son enfance où carnaval et musique sont rois, à grand renfort de ballets mécaniques, de visages grimaçants et de musiques et percussions afro-brésiliennes, elle expose et explose les racines du mal sous tous les angles : biologique, religieux, judiciaire, moral… et se livre à une satire implacable du totalitarisme et du colonialisme. Inspirée par des écrivains comme Georges Bataille et Hannah Arendt, cette performance d’une grande intensité nous entraîne d’abîmes en sommets, là où l’ivresse du mal s’exprime sans mots, mais avec une poésie cinglante et ludique.
Mal, embriaguez divina
MARLENE MONTEIRO FREITAS
Lisbonne / Cap-Vert
« Mal, ivresse divine. » La dernière pièce de l’extravagante chorégraphe cap-verdienne fait du « Mal », de ses figures et de ses nombreuses incarnations, son sujet principal, et un puissant moteur créatif. Artiste totale, fidèle à son univers d’excès et de débordements, à la fois sombre et festif, Marlene Monteiro Freitas captive notre regard dès les premiers instants pour ne plus le lâcher.